Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/1059

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1041
LE NÉOPLATONISME APRÈS PROCLOS

guère d’originalité ni littéraire ni philosophique. — Au delà, le dernier nom à citer est celui de David l’Arménien, disciple d’Olympiodore ; quelques traces de son enseignement ont subsisté dans des scolies sur la logique d’Aristote. — Antérieur peut-être à David, mais postérieur à Damaskios, Hérennios, dont nous ne savons d’ailleurs rien, nous a laissé un Abrégé de métaphysique (Ἐξήγησις εἰς τὰ μεταφυσικά), de médiocre valeur[1].

L’école néoplatonicienne et avec elle la philosophie hellénique disparaissent ainsi vers la fin du vie siècle. À ce moment, les classes élevées de la société sont entièrement gagnées au christianisme. Une philosophie non chrétienne est devenue impossible dans le monde grec. Ses derniers adeptes ont dû s’éteindre obscurément, sans que l’histoire ait même pris soin de noter leur disparition. Seule, la doctrine survit en se modifiant. Dès le vie siècle, la philosophie de Proclos passe en grande partie dans la théologie byzantine[2] Jean Philoponos est un disciple d’Ammonios, et commente, au point de vue chrétien, la doctrine néoplatonicienne de Proclos. Cette même doctrine se retrouvera encore au viiie siècle, en partie au moins, chez Jean de Damas, qui la transmettra aux écoles de Byzance. Organisme stérilisé, qui depuis longtemps a perdu toute force vitale en perdant l’indépendance de la pensée.

La philosophie néoplatonicienne, par le tour mystique

    Brunswick, 18-15, réédité à la suite du Diog. Laërce de la Bibl. Didot, Paris, 1850. et dans la plupart des éditions de Platon. Commentaire Sur le premier Alcibiade, éd. Creuzer, Initia philosophiæ, etc., t. II, Francfort, 1821 ; Sur le Phédon, éd. Finckh, Heilbronn, 1847 ; Sur le Philèbe, dans l’édition du Philèbe de Stallbaum, Leipzig, 1820-26 ; Sur le Gorgias, éd. Iahn, Jahrbuch, supplém., t. XIV. Commentaire sur la météorologie d’Aristote dans l’édition de Ideler, 2 vol., Leipzig, 1834-36.

  1. Scriptores classici de A. Mai, t. IX.
  2. Krumbacher, Gesch. der byz. Litterat., § 70 et suiv.