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SYNÉSIOS

fondée sur une pratique personnelle[1]. Les autres ne sont plus guère que des compilateurs, qui abrègent les écrits de leurs devanciers. Citons, parmi eux, d’abord Aétios, contemporain d’Alexandre de Tralles, et auteur d’un Cours de médecine (Ἰατρικά), en seize livres, dont Photius nous donne une analyse détaillée (cod. 221)[2] ; puis Paul d’Égine, le dernier des médecins grecs, qui paraît avoir exercé son art à Alexandrie au viie siècle. Sa Chirurgie a continué à être étudiée comme un témoignage des connaissances et des méthodes des anciens[3]. Après lui, la médecine, comme toute science, prend fin dans le monde grec.

VIII

Sur les confins du néoplatonisme et du christianisme, se place, au début du ve siècle, un personnage secondaire, mais intéressant, en qui se révèle assez bien un des aspects de la société de ce temps. C’est Synésios, de Cyrène, d’abord païen, orateur et philosophe, puis chrétien et même évêque ; homme remarquable, bien qu’il n’ait été supérieur en rien, et digne d’attirer l’attention par son talent, ses qualités morales, et les circonstances mêmes de sa vie. Son œuvre formera pour nous comme une transition naturelle entre la littérature païenne et la littérature chrétienne de ces derniers siècles.

Né vers l’an 370, à Cyrène, Synésios était issu d’une des meilleures familles de la Pentapole[4]. Il fut élevé

  1. Éd. de Puschmann, en 2 vol., Vienne, 1879.
  2. art. cap de Wellmann dans Pauly-Wissowa, Aetios, no 8.
  3. Éd. grecques, Venise, 1528 ; Bâle, 1538. Nombreuses éditions latines. Texte et traduction française : La chirurgie de Paul d’Égine, texte grec et traduction française précédés d’une introduction par René Briau, Paris, 1855.
  4. Suidas, Συνέσιος ; Photius, cod. 26 ; Volkmann, Synesius von Cy-