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CHAPITRE III. — RHÉTORIQUE, HISTOIRE, ETC.

Péplos de Carthage, et sa Périégèse d’Ilion. D’autres racontaient les origines (Κτίσεις) des villes de la Phocide, des villes du Pont, des villes siciliennes et italiennes. D’autres encore étaient des écrits de polémique ou il relavait des erreurs réelles ou prétendues d’Ératosthène, de Timée, de Néanthès, etc. D’autres enfin, fort nombreux encore, étaient des mémoires archéologiques, critiques, littéraires, sur une foule de points de détail : il avait étudié notamment les poètes comiques et les auteurs de parodies. Strabon et Plutarque, qui se sont beaucoup servis de ses ouvrages, vantent sa curiosité infatigable[1]. Athénée la cite sans cesse. En somme, Polémon semble avoir eu quelques-unes des qualités essentielles de l’érudit.

À côté de Polémon, il faut encore mentionner Skymnos de Chios, qui vivait au commencement du second siècle, et dont la Περιήγησις paraît avoir été une description de tout le monde connu des anciens[2].


Le plus grand de tous les géographes de ce temps est à coup sûr Ératosthène, le véritable fondateur et le maître de la géographie scientifique dans l’antiquité[3].

  1. Voy. surtout Plutarque, Quæst. conviv. V, 2, p. 675 B.
  2. Susemihl, I, p. 677-678.
  3. Notice de Suidas. — Sur Ératosthène géographe, la source principale est Strabon, dans ses Prolégomènes. Cf. Marcel Dubois, Examen de la géogr. de Strabon, p. 266-283. Mais Ératosthène est aussi un chronographe et un érudit. Sur l’ensemble de ses œuvres, cf. Bernhardy, Eratosthenica, Berlin, 1822, et les pages de Susemihl, I, p. 409-428. — Les fragments géographiques sont presque tous dans Strabon. Les fragm. chronographiques ont été publiés par C. Müller (Didot), à la fin de l’Hérodote. Les fragments poétiques ont été publiés par Hiller, Eratosthenis carminum relliquiae, Leipzig, 1872. — Nous avons, sous le nom d’Ératosthène, un ouvrage ordinairement intitulé Καταστερισμοί, qui n’est qu’une compilation apocryphe sur les constellations et les mythes qui s’y rapportent. Éd. d’A. Oliviari, dans les Mythographi graeci (Teubner), t. III, 1897.