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BIOGRAPHIE

gne de sa naissance : on trouve en effet dans ses œuvres la preuve qu’il avait beaucoup étudié Isocrate et les philosophes du ive siècle[1]. Mais la vie pratique et politique le saisit de bonne heure, comme il était naturel dans ce milieu et à cette date, près de Philopémen et de Lycortas. En 190, il semble avoir fait ses premières armes dans une armée de secours envoyée par les Achéens à Eumène menacé par les Galates[2]. En 183, après la mort de Philopémen, c’est à lui qu’échut l’honneur de rapporter les cendres du héros, victime des Messéniens[3]. En 181, n’ayant pas encore l’âge légal d’être ambassadeur, il est cependant chargé d’accompagner son père en Égypte, pour renouer une alliance avec Ptolémée Épiphane[4]. On le trouve ensuite étroitement mêlé, par la parole et par l’action militaire, à toute la vie politique de la ligue Achéenne, pendant la lutte de Rome et de la Macédoine (171-168) : il est du parti de la neutralité, en 174, avec son père[5] ; mais en 169, quand la ligue se décida, malgré l’avis de Lycortas, et peut-être sur l’avis de Polybe lui-même[6], à se déclarer en faveur des Romains, il fut nommé hipparque, Archon étant stratège[7]. On le voit alors négocier avec les généraux romains sur l’envoi d’un contingent et trouver

  1. Sa connaissance approfondie de Platon et des péripatéticiens pourrait s’expliquer par ses relations ultérieures avec Panétios, qu’il connut à Rome chez les Scipions : mais on voit que plusieurs élèves d’Arcésilas étaient sortis de Mégalopolis, où Polybe a pu les connaître. Cf. Scala, Die Studien des Polybios, Stuttgardt, 1890, p. 51-54. Quant à l’influence d’Isocrate sur Polybe, elle est très profonde, plus qu’on ne le dit peut-être généralement, et semble impliquer une éducation littéraire fondée sur les principes isocratiques.
  2. V. plus haut, note 2.
  3. Plutarque, Philopémen, 21.
  4. V. plus haut, note 2.
  5. Polybe, XXVIII, 3, 1.
  6. S’il est vrai que le Πολύαινον de nos mss. (XXVIII, 6, 8) cache Πολύβιον, comme la suite le rend probable. Cf. Susemihl, p. 83, n. 9.
  7. Polybe, XXVIII, 6.