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CHAPITRE Ier. — PÉRIODE DE L’EMPIRE

de vivre ; les Antiochus de Ptolémaïs, les Sévérianus de Gabala, les Théodote d’Ancyre, et beaucoup d’autres qu’il est inutile de nommer quant à présent, sont tous des inconnus pour la postérité. La théologie proprement dite montre, il est vrai, un peu plus de vitalité : Théodoret de Cyr et Cyrille d’Alexandrie, au ve siècle, sont encore des penseurs et des dialecticiens. Pourtant, la querelle du Nestorianisme est loin d’avoir, au point de vue littéraire, l’éclat qu’avait eu celle de l’Arianisme au siècle précédent. Et, après eux, la philosophie chrétienne va se perdre obscurément, à travers le mysticisme de quelques moines, dans la scolastique byzantine, qui commence au viiie siècle avec Jean de Damas.

On peut donc dire que, vers le viie siècle, l’hellénisme prend fin, en tant que forme distincte de culture intellectuelle et morale, pourvue de caractères propres. Et même, dès la fin du vie siècle, ce qui en survit n’est presque rien. Voilà pourquoi il n’y a pas d’inconvénient à donner pour terme à cette histoire, d’une manière générale, le règne de Justinien, tout en nous réservant d’indiquer brièvement ce que chaque genre devient au delà, et comment il se relie à ce qui peut se rencontrer d’analogue dans la littérature byzantine.

Ces directions générales permettront sans doute au lecteur de se reconnaître plus aisément dans le détail des faits qui vont suivre. Essayons à présent de les exposer dans leur ordre, en marquant de plus près, pour chaque période, les caractères qui viennent d’être indiqués ici sommairement.