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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/369

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GRAMMAIRIENS DU PREMIER SIÉCLE

ques. Toutefois, elles n’eurent pas assez d’éclat sous le règne d’Auguste et de ses premiers successeurs pour que nous puissions nous y arrêter longtemps. Nous n’en dirons que quelques mots.

C’est toujours entre Rome et Alexandrie qu’elles continuent alors à se partager. Presque tous les grammairiens de ce temps, comme ceux de la précédente génération, procèdent d’Aristarque et se proposent de continuer ses travaux. Ce sont, comme lui, des critiques et des commentateurs. Ils s’attachent, comme lui, aux textes classiques, particulièrement à ceux des poètes, et de préférence à Homère. Accessoirement, ils s’occupent aussi de travaux plus généraux sur la langue, et déjà quelques-uns d’entre eux cherchent à établir l’usage attique, sans être toutefois dominés encore par les préoccupations de purisme qui prévaudront un peu plus tard. Quant à la théorie grammaticale, ils semblent se soucier médiocrement de la faire progresser : elle restera jusqu’au temps d’Apollonios Dyscole ce que Denys le Thrace l’avait faite.

Beaucoup de ces grammairiens ne peuvent être ici que mentionnés en passant : tels Apollonidès de Nicée, Philoxène d’Alexandrie, Zénon, Polybe, contemporains de Tibère et admis à sa cour, Sotéridas, qui vivait sous Néron, Alexion, Archibios de Leucade, Héracléon, Héraclite de Milet ; tel encore Épaphrodite de Chéronée, qui enseigna à Rome sous les règnes de Néron, Vespasien, Titus et Domitien, et mit à profit les ressources de sa riche bibliothèque pour commenter Homère, Hésiode, Pindare, Callimaque et les poètes comiques[1]. — Quelques autres, sans avoir eu peut-être un mérite supérieur, ont un peu plus d’importance néanmoins, parce que leurs

  1. E. Luentzner, Epaphroditi Grammatici quæ supersunt, Bonn, 1866. Cet Épaphrodite fut probablement l’ami et le protecteur de l’historien Joseph.