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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/396

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CHAPITRE II. — D’AUGUSTE À DOMITIEN

taphores. On ne peut nier que ce ne fût une leçon opportune et sensée.

Cécilius, de même que Denys, avait peut-être composé des ouvrages historiques. On l’a cru ; mais il faut avouer que les témoignages à cet égard sont insuffisants et pourraient bien se rapporter simplement à un écrit didactique Sur l’histoire (Περὶ ἱστορίας)[1]. La question reste donc douteuse. En tout cas, ces ouvrages, s’ils ont existé, n’ont rien ajouté à la réputation de leur auteur. Celle-ci reposait uniquement sur le rôle qu’il avait joué comme critique. Ce fut un homme de goût et d’esprit, qui eut son influence, et qui méritait de l’avoir par bien des qualités assez rares.


À cette littérature critique il faut rattacher un ouvrage renommé, et vraiment remarquable, qui semble dater de la seconde moitié du premier siècle. C’est le traité Du Sublime, faussement attribué à Longin[2].

Le nom de l’auteur nous est inconnu ; mais certains indices permettent de conjecturer en quel temps il vivait. Une chose frappante, tout d’abord, c’est que, tout en aimant vivement les grands écrivains attiques, il n’a lui-même dans son style aucun scrupule d’atticiste. Cela n’était guère possible qu’avant le siècle des Antonins. Sa manière d’écrire est très voisine de celle de Plutarque dans ses premiers ouvrages. D’autre part,

  1. C. Müller, Fr. Hist. gr., iii, p. 330.
  2. Cette attribution, uniquement fondée sur une conjecture d’un copiste, est inacceptable. Le style de l’auteur est très différent de celui du vrai Longin. Sur l’incertitude de l’attribution dans les mss., voir la notice de Spengel dans ses Rhet. græc., t. I, p. xiii. On y trouve aussi une bibliographie suffisante, en ce qui concerne les manuscrits et les éditions. Les principales sont celles de Robortelli, Bâle, 1554 ; de Manuce, Venise, 1555 ; de Pearce, Londres, 1724 ; de Toupius, Oxford, 1778 ; de Weiske, Oxford, 1820 ; d’Egger, Paris, 1837 ; de Spengel, dans ses Rhet. græc., t. I, Lipsiæ, 1853, seconde édition, 1894.