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STRABON ; SA GÉOGRAPHIE

en s’étendant assez longuement sur la Grèce et les îles qui en dépendent, dans les livres VIII, IX et X. — De l’Europe, il passe à l’Asie. Partant du Tanaïs, il traverse le Caucase, et décrit d’abord rapidement les régions et les peuples qu’il rencontre jusqu’au golfe Persique, à l’Est du Tigre (livre XI) ; — puis, revenant vers l’Ouest, il s’arrête complaisamment à l’Asie Mineure et aux îles adjacentes (livres XII, XIII, XIV) ; — il retourne alors à l’Est, pour exposer assez brièvement ce qu’il sait de l’Inde et de la Perse (livre XV) ; — et il achève la géographie de l’Asie, en décrivant sommairement l’Assyrie, la Mésopotamie, la Syrie, la Phénicie, la Palestine, l’Arabie et les régions voisines (livre XVI). — Reste la troisième et dernière partie du monde, l’Afrique, y compris l’Égypte, qui forme le sujet du livre XVII.

Le simple exposé de ce plan et la proportion des parties qui le composent dénotent un esprit juste et maître de son sujet. Strabon vise à offrir un ensemble complet, mais il proportionne heureusement ses développements à l’intérêt que chaque région lui paraît offrir à ses lecteurs, et aussi au plus ou moins d’abondance de ses renseignements. La Méditerranée est pour lui le centre du monde. L’Italie, la Grèce, l’Asie Mineure sont les régions où il s’arrête le plus longtemps. Sans doute, au point de vue moderne, nous sommes portés à lui reprocher de n’avoir donné ni à l’Égypte, ni à la Judée, ni à l’Orient en général, l’importance qui leur était due d’après leur rôle dans l’histoire totale de l’humanité. Mais n’oublions pas qu’un contemporain d’Auguste et de Tibère ne pouvait pas voir ces choses comme nous les voyons. D’ailleurs, là même où Strabon est relativement bref, ses indications sont précises, exactes et intéressantes.

Il a mis à profit tout ce qui avait été écrit d’essentiel