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CHAPITRE II. — PHILOSOPHIE AU IIIe SIÈCLE

noms de l’école dans cette période, ceux de Théodore, dit l’athée[1], et d’Hégésias[2]. Tous deux furent en relations avec Ptolémée Ierer Soter. Il ne nous reste rien de leurs écrits.

Les Mégariens ont pour représentant principal Stilpon, qui vivait en même temps que Théodore de Cyrène et qui discuta contre lui. Stilpon, comme les fondateurs de l’école, reste un dialecticien subtil et acharné[3].

L’école cynique a plus d’importance à certains égards. D’abord, par l’étrangeté passablement impudente de ses allures, elle attire l’attention de la foule : un Diogène, avec sa besace, son écuelle et son tonneau, ne peut passer inaperçu. De plus, elle est en rapports étroits avec le stoïcisme à ses débuts ; elle lui communique quelque chose de ses idées et même de ses manières, le mépris de l’opinion, une indépendance rude. Enfin elle a produit certaines œuvres littéraires.

Les principaux cyniques de ce temps sont Cratès de Thèbes, Bion le Borysthénite et Ménippe de Gadara. — Cratès de Thèbes fut le premier maître de Zénon[4]. Sa vie se passa en divers lieux, mais surtout à Athènes. Il avait épousé une femme riche et belle, Hipparchia, sœur d’un autre cynique (Métroclès) et qui le suivit dans ses voyages : Hipparchia devint philosophe et écrivit ; elle a sa notice dans l’ouvrage de Diogène Laërce[5]. Quant à Cratès, on lui attribuait surtout des Παίγνια, c’est-à-dire des vers satiriques dont Diogène cite quelques échantillons. Il en a été question dans un volume précédent[6]. C’est le un genre de littérature qui convenait

  1. Diog. L., II, 97-104. Cf. Susemihl, I, p. 12.
  2. Diog. L., II, 93. Cf. Susemihl, I, p. 13.
  3. Diog. L., II, 113-120. Cf. Susemihl, I, p. 16.
  4. Diog. L., VI, 85-93.
  5. VI, 96-98.
  6. Cf. plus haut, t. III, p. 668.