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POÉSIE LYRIQUE ; ÉPIGRAMMES

posé, d’après Suidas, un Éloge d’Antinoüs et divers autres poèmes lyriques[1]. Il nous reste de lui un Hymne à Némésis, qui témoigne de quelque habileté technique, mais qui doit surtout sa notoriété à ce qu’il a gardé sa notation musicale. Il en est de même de deux autres hymnes, adressés l’un à la Muse Calliope, l’autre à Apollon, qui portent le nom du poète Denys d’Alexandrie, d’ailleurs inconnu ; il est assez vraisemblable qu’ils datent du même temps[2].


Si la vie de société et le goût du bel esprit favorisaient médiocrement la poésie lyrique, l’épigramme au contraire ne pouvait que s’en bien trouver. Le second siècle paraît avoir été aussi fécond en ce genre que les précédents. D’après Suidas, le grammairien Diogénianos d’Héraclée, que nous retrouverons ailleurs, publia, sous Adrien, une Anthologie d’épigrammes (Ἀνθολόγιον ἐπιγραμμάτων)[3]. Les débris en sont sans doute dispersés dans notre Anthologie palatine. Diogénianos n’était peut-être que collectionneur ; un de ses contemporains, Straton de Sardes, qui fit, lui aussi, un recueil d’épigrammes, était de plus poète. Son recueil constitue aujourd’hui le IXe livre de l’Anthologie palatine, ou il a pour titre Μοῦσα παιδική. Le genre d’amour que la sophistique du temps opposait à l’amour naturel est le sujet qui y est traité, avec une imagination souvent licencieuse, soit par Straton lui-même, soit par les autres poètes qu’il y a groupés. — En dehors de ces recueils, quelques épigrammatistes isolés de ce temps nous sont connus. Citons seulement Ammianos, de qui nous avons encore une vingtaine d’é-

  1. Suidas, Μεσομήδης.
  2. Ces trois hymnes se trouvent, avec leur notation, dans Westphal, Metrik, I1, Anhang, p. 54 et suiv. Cf. pour l’hymne de Mésomédès, Jacobs, Anthol., III, p. 6, et IX, p. 341.
  3. Suidas, Διογενειανὸς. Jacobs, Anthol., Prolég. I, p. xlvi.