en quatre livres, dédié à un certain Julius Marcus ; l’auteur y étudie successivement les ressources de l’invention oratoire dans les exordes (l. I), dans les narrations (l. II), dans les preuves (l. III), dans le style (l. IV). Un troisième écrit en deux livres, le plus connu de tous, traite des Espèces de style (Περὶ ἰδεῶν). Hermogène s’y est proposé une tâche qui lui paraissait nouvelle[1], celle de définir chacune de ces espèces avec plus de précision qu’on ne l’avait fait encore, et, par conséquent, d’offrir les moyens de les produire toutes à volonté ; il faut reconnaitre qu’elles sont en effet caractérisées et analysées par lui avec une subtilité remarquable. Les derniers chapitres contiennent une série d’appréciations critiques sur divers auteurs, qu’il cite en exemples. Enfin, cet ensemble se complète par un court traité, assez improprement intitulé Sur la méthode de l’éloquence (Περὶ μεθόδου δεινότητος), qui contient en fait des notes passablement incohérentes sur diverses particularités du style oratoire.
Ce qui manque le plus à Hermogène, c’est l’esprit philosophique. Non seulement cet ensemble considérable n’est dominé par aucune vue générale, mais, dans le détail même, jamais le moindre effort pour remonter aux principes, pour ramener par exemple la rhétorique à la psychologie et à la logique, ou tout simplement pour synthétiser ses observations. Ses écrits, indistinctement, se réduisent à de simples recueils de définitions, d’exemples et de recettes. Son mérite propre, assez vain d’ailleurs, c’est la finesse dont il fait preuve dans les divisions et les distinctions. Malgré cette médiocrité, Her-
- ↑ Περὶ ἰδεῶν, (p. 267 Spengel) : Οὐδὲ γὰρ ἔστιν ὅστις πρὸ ἡμῶν ὅσα ἐμέ γινώσκειν εἰς τήδε τὴν ἡμέραν ἀκριβές τι περὶ τούτων πραγματευσάμενός φαίνεται.
d. Griechen und Römer. Leipzig, 2e éd. 1885 (abrégée dans le Manuel d’Iwan Müller, t. II).