Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/663

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
643
LEXICOGRAPHIE : POLLUX

Adrien[1], Télèphe de Pergame, sous Antonin et Marc Aurèle[2], Héron d’Athènes[3], Palamède d’Élée, dont l’époque même est mal déterminée[4]. Mais il faut s’arrêter un peu plus sur le rhéteur Julius Pollux, de Naucratis[5]. Venu à Rome sans doute sous Antonin ou sous Marc-Aurèle, il fut un des maîtres de rhétorique du jeune Commode. Plus tard, la faveur de son élève, devenu empereur, l’appela à la chaire d’éloquence d’Athènes ; il mourut à l’âge de cinquante-huit ans. Lucien paraît l’avoir mis en scène dans son Lexiphane, et il l’attaqua violemment dans son Maître de rhétorique[6]. Il est difficile de dire ce qu’il pouvait y avoir de fondé dans les imputations injurieuses dont cette satire est pleine ; mais il semble bien que le talent de Pollux, comme orateur, n’ait pas été à la hauteur de ses fonctions : Philostrate, son biographe, en fait peu de cas[7]. Ses discours, dont les principaux sont énumérés par Suidas, ne subsistent plus. Nous n’avons de lui qu’un seul ouvrage, l’Onomasticon, connu et apprécié, non pour son mérite littéraire, qui est nul, mais pour les faits qu’il contient. Dans la préface, l’auteur, s’adressant au jeune Commode, déjà associé à l’empire, lui explique son dessein. Il veut offrir à son élève une provision de mots, afin de lui faciliter l’art de la parole : pour cela, il se propose de lui faire connaître, à propos de cha-

  1. Suidas, Διογενειανός. Sur le recueil de proverbes qui lui est attribué, voir plus loin.
  2. Suidas, Τήλεφος Περγαμηνός ; Spartien, Verus, c. 2. Suidas donne la liste détaillée de ses ouvrages.
  3. Suidas, Ἥρων Κότυος.
  4. Suidas, Παλαμήδης Ἐλεατικός. Athén. IX, 397. — Citations dans Etym. magn. Ἁρμάτειον μέλος. Schol. Arist. Paix, 882, 922 ; Guêpes, 710 ; Plutus, 313. Schol. Apoll. Rhod. I, 704 ; III, 106.
  5. Suidas, Πολυδεύκης Ναυκρατίτης. Philostrate, V. des Soph., II, 12.
  6. Hemsterhuis, Préf. de son édition. E. Ranke, De Polluce et Luciano, Quedlinbourg, 1831.
  7. Pass. cité : τὰ μὲν κριτικὰ ἱκανῶς ἠσκεῖτο…, τοὺς δὲ σοφιστικοὺς τῶν λόγων τόλμῃ μᾶλλον ἢ τέχνῃ ξυνέβαλλε θαρρήσας τῇ φύσει.