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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/684

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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

tactique écrits jusque là en grec étaient fort obscurs, principalement en raison des termes spéciaux dont ils étaient pleins, il entreprend d’en composer un nouveau, d’une forme accessible à tous[1]. Toute la première partie (c. 2-32) n’est qu’un exposé des anciennes formations tactiques, grecques et macédoniennes[2]. Arrien y suit de très près le tacticien Élien dont nous parlerons plus loin[3]. Dans la seconde partie (c. 33-44), l’auteur s’occupe de la tactique romaine ; mais ayant déjà parlé de celle de l’infanterie dans un écrit qu’il avait composé pour l’empereur, il s’en tient aux manœuvres de la cavalerie[4]. Le mérite de l’ouvrage est de même genre que celui du Périple : c’est un exposé clair, sans ornement.

Au même groupe d’écrits paraît se rattacher le Plan de bataille contre les Alains (Ἔκταξις κατὰ Ἀλανῶν) ; simple fragment d’un ordre de marche et d’attaque, qu’Arrien avait dù rédiger en qualité de général. Peut-être l’avait-il inséré plus tard dans son ouvrage Sur les Alains (Ἀλανική), d’où il aura été extrait par un compilateur de documents tactiques[5].

En somme, ce n’étaient encore là que des essais sans grande importance. La véritable activité littéraire d’Arrien commence après sa retraite. C’est probablement à Athènes, sous Antonin et sous Marc-Aurèle, qu’il a composé ses principaux ouvrages. Ceux-ci appartiennent tous au genre historique. Rien en effet ne convenait mieux

  1. Tactique, c. 1 ; surtout : ὡς οὖν εὐγνωστότατα ἔσται τοῖς ἐντυγχάνουσι τά τε πράγματα καὶ τὰ ὀνόματα.
  2. C. 32, 2.
  3. Voir Pauly-Wissowa, art. Ælianus, 10, et R. Fürster, Hermès, XII, 488.
  4. C. 32, 2. La phrase est altérée, mais le sens ressort du contexte.
  5. Il nous a été conservé dans le Laurentianus 55, 4, qui contient des écrits relatifs à la tactique.