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CHAP. V. — HELLÉNISME ET CHRISTIANISME

beaucoup de faits curieux, à l’usage de ceux des lecteurs de son Expédition d’Alexandre, que cet épisode intéresserait plus spécialement[1]. — Du second ouvrage, nous ne possédons plus qu’un résumé assez court dans Photius (cod. 92). Nous y voyons qu’il embrassait les événements des années 323-321, depuis la mort d’Alexandre jusqu’au retour d’Antipater en Europe. Il est difficile de dire pourquoi Arrien s’était arrêté là et s’il avait eu l’intention de pousser plus loin. Au reste, le résumé que nous possédons ne permet de juger ni de son originalité ni de son mérite littéraire[2].

Ce fut probablement après avoir beaucoup écrit d’après les autres qu’Arrien se risqua à faire œuvre plus personnelle en abordant le récit d’événements contemporains. Son livre Sur les Alains (Ἀλανική), qui ne nous est plus connu que par une simple mention de Photius[3], datait peut-être du temps de son gouvernement de Cappadoce. Mais son œuvre la plus personnelle et la plus importante fut l’histoire de la Guerre des Romains et des Parthes sous Trajan (Παρθική), en dix-sept livres[4]. Il ne nous en reste malheureusement aucun fragment ; ce qu’en dit Photius (cod. 58) est tout à fait insuffisant pour nous en donner même un aperçu.

  1. Il renvoie à plusieurs reprises à son Expédition d’Alexandre et donne son nouveau livre comme un supplément indépendant (c. 19, 23, 26, 43). Il l’avait du reste annoncé dans son Expédition (V, 5, 1).
  2. L’historien Dexippos, au iiie siècle, semble avoir mis a profit l’ouvrage d’Arrien dans celui qu’il composa sous le même titre. Voy. Photius, cod. 81 Ἀρριανῷ κατὰ τὸ πλεῖστον σύμφωνα γράφων.
  3. Si cet ouvrage était surtout un récit de ses campagnes, on peut supposer, comme on l’a vu plus haut, que le Plan de bataille contre les Alains en a été extrait.
  4. La date relative de cet écrit se déduit de ce qu’Arrien, d’après Photius (c. 93), justifiait, dans la préface de ses Βιθυνιακά, les retards qu’il avait mis a publier cette histoire de son pays en citant les autres ouvrages qui l’avaient occupé. Il citait les biographies de Dion et de Timoléon et l’histoire d’Alexandre, mais non la guerre des Parthes. Celle-ci est donc postérieure aux Βιθυνιακά.