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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/781

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LES PHILOSTRATE

tes, peut-être aussi du traité Sur la Gymnastique et des Lettres.

Philostrate de Lemnos, dit aussi Philostrate l’ancien[1], le troisième du nom, était fils de Nervianus, et neveu du précédent par sa mère. Nous ne connaissons de sa vie que ce qui en est dit dans les Vies des Sophistes de son oncle et dans une courte notice de Suidas. Il fut à la fois avocat, orateur politique, sophiste, écrivain. Un détail fixe approximativement les dates de sa vie. Il eut 24 ans sous Caracalla, donc entre 211 et 217 (Vies des Soph., II, c. 30). Parmi les œuvres que Suidas lui attribue, nous n’avons conservé que l’Héroïque (appelé Τρώϰϰος (Trôkkos) par Suidas) et les Tableaux[2].

Enfin un dernier Philostrate, dit Philostrate le jeune, petit-fils du précédent par sa mère, s’est fait aussi un nom par un second recueil de Tableaux, composé à l’imitation du premier. Il dut vivre dans la seconde moitié du iiie siècle.

Philostrate l’Athénien, quelle qu’ait été sa réputation, nous apparaît aujourd’hui comme un homme singulièrement surfait. Avec des dons d’imagination et de style, qu’il gâte d’ailleurs par une insupportable prétention, il est tellement dénué de sincérité, il pense si peu par lui-même, qu’il donne partout l’impression de la médiocrité. Son plus grand mérite est de représenter fidèlement l’esprit et le ton qui dominaient alors dans les cer-

  1. On l’appelle ainsi pour l’opposer à son petit-fils dont il va être question ensuite, Philostrate le jeune, parce qu’ils sont tous deux auteurs de Tableaux. Il faut bien remarquer qu’il n’est aucunement le plus ancien des Philostrate.
  2. Les attributions de Suidas sont confuses et contradictoires. Mais celles-ci sont confirmées par une scolie anonyme ajoutée au titre de l’abrégé des Vies des sophistes du Vatican (voir Kayser, Vies des soph., édition d’Heidelberg, 1838, p. XXVIII) et par le rhéteur Ménandre (Rh. Gr., de Spengel, t. III. p. 390).