Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/850

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
832
CHAP. VI. — DE SEPTIME-SÉVÈRE À DIOCLÉTIEN

fois pour le rôle qu’il joua dans la propagation de la doctrine et pour la place qu’il occupe dans l’histoire des lettres.

Né à Tyr en 233, Porphyre y fit sans doute ses premières études[1] ; tout jeune, nous dit-il lui-même, il y connut le docteur chrétien Origène ; plus tard il vint en Grèce, à Athènes, où il eut pour maître le célèbre critique Longin. Il était âgé de trente ans, lorsqu’il se rendit à Rome, en 263 : ce fut là qu’il s’attacha à Plotin. De faible santé et d’humeur triste, il songeait alors at se donner la mort. Plotin devina son dessein, releva son courage, et, pendant six ans, le garda sous son influence bienfaisante ; Porphyre devint dans ce laps de temps son disciple le plus cher, et ce fut lui que le maître chargea, comme nous l’avons vu, de mettre en ordre ses écrits. Ils se séparèrent en 269, Porphyre allant en Sicile pour rétablir sa santé ; ils ne se revirent plus ; car Plotin mourut en son absence. La dernière partie de la vie de Porphyre nous est mal connue. Il semble être resté longtemps en Sicile[2], puis, après divers voyages, être revenu à Rome[3]. Déjà âgé, il épousa une veuve, Marcella, pauvre, et mère de sept enfants[4]. Sui-

    en écoutant son maître, et il les donna a son fils adoptif ; elle formait cent volumes (Porph., V. de Plotin, chap. III). Ni ce recueil, ni ses autres écrits ne nous sont parvenus. Voir Zeller Ph. d. Griech., t. V, p. 632.

  1. Il s’appelait proprement Malchos, ce qui, en syrien, signifie « roi ». Ce nom fut traduit en grec tantot par Βασιλεύς (Basileus), tantôt par Πορφύριος (Porphurios). Cette dernière forme est celle qu’il avait adoptée lui-même. Sa biographie nous est connue soit par ses propres témoignages (il parle beaucoup de lui-même dans sa Vie de Plotin), soit par une notice de Suidas (Πορφύριος (Porphurios)) et une autre d’Eunape (V. des Soph., Porphyre). — Sur Origène, voir le passage de Porphyre cité par Eusèbe, Hist. ecclés., VI, 19.
  2. Eusèbe, Hist. ecclés., VI, 19 : Ὁ ϰαθ’ἡμας ἑν Σιϰελίᾳ ϰαταστάς Πορφύριος (Ho kath’hêmas hen Sikelia katastas Porphurios).
  3. Voyage à Carthage, Traité sur l’abstin., III, chap. IV.
  4. Lettre à Marcella, 1.