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HIMÉRIOS

ne semblent mériter autre chose qu’une simple mention. Nous n’avons rien d’eux, et sans doute il n’y a guère lieu de le regretter. Les seuls, entre les maîtres du ive siècle, qui doivent nous arrêter quelques instants, sont ceux dont les œuvres ont été conservées, en partie au moins. Ils sont au nombre de trois seulement : Himérios, Thémistios et Libanios.


Le moins intéressant des trois est Himérios, qui ne fut qu’un homme d’école, entièrement étranger à la vie politique de son temps[1]. Né à Pruse en Bithynie vers 315, fils du rhéteur Aminias, il fut élevé pour la rhétorique, qui devait être l’occupation de toute sa vie. Après avoir fréquenté les écoles d’Athènes, il s’établit comme maître dans cette ville. Il ne la quitta qu’un instant sous le règne de Julien, appelé par ce prince à Constantinople. Dès la mort de son protecteur, il y revint et y reprit son enseignement, qu’il semble avoir continué avec le même succès sous les règnes de Valens et de Théodose, jusqu’à sa mort, en 386. Pendant une quarantaine d’années par conséquent (de 350 environ à 386), l’école d’Himérios à Athènes fut, selon sa propre expression, comme un « théâtre », où il donna aux curieux le spectacle de son éloquence. Parmi ses auditeurs, vinrent s’y asseoir, entre 354 et 359, Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze : les chrétiens lettrés faisaient presque autant de cas de son talent que les païens.

Ses Discours sont en grande partie perdus. Photius en lisait encore 71, dont il nous a laissé des analyses

    (Liban., Lettres, 1380). Voir, sur lui, Pauly-Wissowa, art.  Akakios, 3.

  1. Eunape, Vie des Soph., Suidas, Ἱμέριος ; Photius, cod. 165 et 263. Voir surtout ses Discours. Étude sur Himérios par Wernsdorf, en tête de son édition.