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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/905

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LA PHILOSOPHIE : JAMBLIQUE

vingt ans. C’était en réalité une série de notes : Zosime l’utilisa comme il avait utilisé celle d’Eunape pour la période antérieure.

IV

Tandis que la sophistique faisait l’éducation de la jeunesse et occupait les loisirs de la société, la philosophie continuait à exercer une action profonde sur la plupart de ceux qui résistaient encore au christianisme.

L’école néoplatonicienne, après Porphyre et les autres disciples immédiats de Plotin, s’était adonnée de plus en plus aux fantaisies d’une théologie toute mystique[1]. Elle est surtout représentée, dans la première moitié du ive siècle, par un homme étrange et mal connu, le « divin » Jamblique, de Chalcis en Syrie, rêveur enthousiaste et métaphysicien subtil, adoré de ses disciples comme un être surnaturel, opérant des prodiges, commandant aux démons et conversant avec les dieux[2]. Né dans la fin du iiie siècle, vers 280, Jamblique suivit dans sa jeunesse les leçons d’Anatolios, puis celles de Porphyre, probablement à Athènes. Il revint ensuite en Asie ; et sa vie, dont nous ignorons les détails, paraît s’être passée en grande partie dans son pays, à Chalcis, ville de la Syrie supérieure, au S. E. d’Antioche. C’est là du moins qu’Eunape, son biographe, nous le représente, entouré de ses fidèles, et dogmatisant, au milieu d’eux, comme un hiérophante. Si l’on acceptait entièrement son témoignage, Jamblique serait

  1. Pour l’étude de ce mouvement d’idées, consulter les histoires de l’École d’Alexandrie citées plus haut, et Zeller, Ph. d. Griechen, t. V.
  2. Sur Jamblique, notice d’Eunape dans les Vies des Sophistes, une des plus vides et incohérentes du recueil ; quelques lignes de Suidas, Ἰάμϐλιχος ἕτερος.