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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/935

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ATHANASE

Mais si Arius, et en général la littérature de l’arianisme, nous sont fort mal connus[1], leur principal adversaire, Athanase, est, au contraire, une des figures les plus en lumière du ive siècle[2].

Né vers 295, à Alexandrie, il y reçut, sous l’influence de son père, l’évêque Pétros, à la fois le zélé ardent de l’orthodoxie et l’éducation classique. Tout jeune encore, il se donna au service de l’Église. L’évêque Alexandros l’ayant ordonné diacre avant l’âge ordinaire, il devint bientôt l’adversaire décidé d’Arius. Au concile de Nicée, en 325, où il avait accompagné son évêque, nul ne contribua plus que lui à formuler le dogme de la « consubstantialité » (ὁμοουσία), dont il peut être regardé comme le représentant et le défenseur par excellence[3]. Élu évêque d’Alexandrie le 8 juin 328, il commença presque aussitôt cette vie de luttes incessantes, qui devait se prolonger pendant quarante-cinq ans. Constantin, qui l’avait d’abord protégé, l’exile à Trèves en 335, après la condamnation prononcée contre lui par le concile de Tyr. Il rentre dans Alexandrie en 337. Mais

  1. Aétios, représentant de l’arianisme extrême ; fragments de son Συνταγμάτιον dans Épiph., Hérés., 76, 10. Asterios, Athan. Disc. c. les Ariens, I, 30. — Akakios le Borgne, successeur d’Eusèbe comme évêque de Césarée de Palestine ; fragments dans Épiph. Hérés., 72, 6, 11. — Eunomios, disciple d’Akakios ; fragments dans les écrits contradictoires de S. Basile, de S. Grégoire de Nysse.
  2. Les sources biographiques, pour Athanase, sont d’abord ses propres écrits et son panégyrique par Grégoire de Nazianze ; puis la traduction latine d’un fragment d’une histoire de sa vie, composée peu après 385, dite Historia acephala (Sieverts, Zeitschrift für die histor. Theologie, 1868, p. 148) ; la traduction syrienne d’un Avertissement qui a été composé pour la collection des Lettres pastorales d’Athanase (A. Mai, Nova Patrum bibliotheca, t. VI, 1re part. ) ; les extraits d’une Vie du grand Athanase, dans Photius, cod. 258 ; enfin une courte et insignifiante notice dans S. Jérôme, De viris illustribus, 87. — Étude d’ensemble : E. Fialon, Saint Athanase, Paris, 1877.
  3. Sozom., I, 16 Πλεῖστον εἶναι ἔδοξε μέρος τῆς περὶ ταῦτα βουλῆς.