Aller au contenu

Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/994

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
976
CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


saire d’Hésychios paraissent avoir été fondus à une époque incertaine des éléments empruntés au Lexique de Cyrille, attribué au patriarche d’Alexandrie dont nous parlerons plus loin[1]. — Après Hésychios, on peut nommer encore Helladios, Alexandrin également, qui vivait au ve siècle[2]. Au delà, cette littérature se prolonge dans l’époque byzantine par des ouvrages tels que le Lexique d’Eudème, les Lexiques anonymes de Séguier (Lexica Segueriana), le Lexique de Vienne, etc., dont les origines, les rapports mutuels et la date demeurent encore enveloppés d’obscurité[3].

Parallèlement à cette série de lexiques proprement dits se développe une série de dictionnaires historiques, qui attestent également le souci d’aider à l’intelligence des auteurs anciens. Le plus important semble avoir été celui d’Hésychios Illoustrios de Milet, écrivain du vie siècle, qui composa, sous les règnes d’Anastase, de Justin et de Justinien, un lexique d’histoire littéraire intitulé Ὀνοματολόγος (Onomatologos) (ou Πίναξ τῶν ἐν παιδείᾳ ὀνομαστῶν (Pinax tôn en paideia onomastôn))[4]. — Cet ouvrage, et d’autres analogues, furent dépouillés au xe siècle

  1. Ce lexique grec de Cyrille ne doit pas être confondu avec le glossaire grec-latin qui porte le même nom. Disons à ce propos que nous n’avons pas cru devoir parler dans ce livre d’ouvrages qui non seulement n’ont par eux-mêmes rien de littéraire, mais qui ne se rapportent même pas aux auteurs classiques, tels que les Ἑρμηνεύματα (Hermeneumata) du pseudo-Dosithée, le glossaire latin-grec de Philoxène et ce glossaire grec-latin de Cyrille.
  2. Suidas, Ἑλλάδιος Ἀλεξανδρεύς (Helladios Alexandreus). Cf. Suidas, Préface. Photios, cod. 145 et 279 ; les Χρησθομάθειαι (Chresthomatheiai) citées et analysées dans ce dernier passage ne me paraissent pas distinctes du Λεξιϰόν (Lexicon), dont on a voulu faire un autre ouvrage ; en tout cas, les deux recueils étaient de même nature. Le Λεξιϰόν (Lexicon) était, selon Photius, le plus étendu des recueils de ce genre.
  3. Krumbacher, Gesch. d. byzant. Litter., § 129-135.
  4. Suidas, Ἡσύχιος Μιλήσιος (Hêsuchios Milêsios). Dans cet article, Suidas désigne l’Ὀνοματολόγος (Onomatologos) comme la principale source de son propre Lexique. Fragments dans C. Müller, Hist. græc. frag., t. IV, p. 155-177. — Sur les autres œuvres historiques d’Hésychios, voir plus loin.