Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/256

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des notions que vous en exposerez, les couvrant d’un voile impénétrable aux yeux des profanes et ne les faisant connaître aux saints même qu’à la lumière mystique d’une explication irréprochable.

Comme notre foi le sait par l’enseignement des Écritures, Jésus, suprême et divine intelligence, et principe souverainement efficace de toute hiérarchie, sainteté et perfection, Jésus envoie aux bienheureux esprits qui sont au-dessus de nous des illuminations tout à la fois plus transcendantes et moins obscures[1], et les façonne, autant qu’ils en sont capables, à l’image de sa propre lumière. Également, par la sainte dilection qui nous entraîne vers lui, le même Jésus calme la tempête de nos soucis dissipants, et rappelant nos âmes à l’unité parfaite de la vie divine, nous élève au sacerdoce et nous confirme dans la grâce habituelle et la fécondité permanente de ce noble ministère. Bientôt, par l’exercice des fonctions sacrées, nous approchons des anges, essayant de nous placer comme eux dans un état fixe d’immuable sainteté. De là, jetant le regard sur la divine splendeur de Jésus béni, recueillant avec respect ce qu’il nous est permis de voir, et enrichis de la science profonde des contemplations mystiques, nous pouvons être consacrés et consacrer à notre tour, recevoir la lumière et la communiquer, devenir parfaits et mener les autres à la perfection.

II. Or, quelle est la constitution hiérarchique des anges, des archanges, des saintes principautés, des vertus, des dominations, des trônes et de ces deux rangs augustes qui forment un même ordre avec les trônes, qui, d’après l’enseignement de la théologie,

  1. Hiérarchie céleste, ch. 13, n° 3.