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CHAPITRE I.


principe et leur fin, et qu’il est tout en tous, selon l’expression des Écritures[1] ; par là on proclame avec raison qu’il produit les êtres, leur conférant l’existence et la perfection ; qu’il veille à leur conservation, et leur sert d’abri, pour ainsi parler ; enfin qu’il les ramène à lui, toujours un, incompréhensible, ineffable. Et en effet, Dieu n’est pas seulement le principe de la conservation, de la vie et de la perfection, pour qu’on désigne par quelque bienfait partiel sa bonté qui est au-dessus de tout nom ; mais au contraire, parce que, dans la richesse infinie et la simplicité de sa nature, il a vu et embrassé éternellement tous les êtres, par la douce bonté de son universelle providence, ce qu’il y a de réalité en tout peut être affirmé de lui.

VIII. Même ce n’est pas rien qu’aux actes et aux objets de cette providence générale ou particulière que les théologiens empruntent les noms divins  ; mais ils s’inspirent encore des apparitions merveilleuses qui, dans les temples, ou ailleurs, ont éclairé nos initiateurs et les prophètes  ; et selon la diversité des circonstances et des visions, ils imposent divers noms à cette bonté qui surpasse toute magnificence et toute expression. Ils la revêtent de formes humaines, et la représentent sous le symbole du feu et de l’électre ; ils lui donnent des yeux, des oreilles, une chevelure, un visage, des mains, des épaules, des ailes, des bras, un dos et des pieds. Ils parlent de sa couronne, de son trône, de son calice, de sa coupe, et d’une foule d’autres attributions figuratives, que nous essaierons d’expliquer dans notre théologie symbolique[2].

  1. I. Cor., 15, 28.
  2. Script., passim.