Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/420

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
416
DES NOMS DIVINS.


choses doivent être attribuées à Dieu, sans altération de sa simplicité ineffable. Car il communique d’abord l’existence, premier don de sa bonté créatrice ; puis il pénètre toutes choses et les remplit des richesses de l’être, et il se réjouit dans ses œuvres. Mais tout préexistait en lui dans le mystère d’une simplicité transcendante qui exclut toute dualité ; et tout est également contenu dans le sein de son immensité indivisible, et tout participe à son unité féconde, comme une seule et même voix peut frapper en même temps plusieurs oreilles.

X. L’Éternel est donc le principe et la fin de tous les êtres : leur principe, parce qu’il les a créés ; leur fin, parce qu’ils sont faits pour lui. Il est le terme de tout et la raison infinie de tout ce qui est indéfini et fini, créateur des effets les plus divers. Car, dans son unité, comme il a été souvent dit, il possède et produit tous les êtres ; présent à tout et partout, sans division de son unité et sans altération de son identité ; s’inclinant vers les créatures, sans sortir de lui-même ; toujours en repos et en mouvement : ou mieux encore, n’ayant ni repos, ni mouvement, ni principe, ni milieu, ni fin, n’existant en aucun des êtres et n’étant rien de ce qui est. En un mot, nulles choses ne le représentent convenablement, ni celles qui ont une durée impérissable, ni celles qui subsistent dans le temps ; mais il est au-dessus de la durée et du temps et de ce qui est immortel et temporaire. Aussi les siècles sans fin et tout ce qui subsiste, les êtres et les mesures qu’on leur applique sont de lui et par lui.

Mais ce point sera traité ailleurs avec plus d’à-propos.