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Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/441

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CHAPITRE IX.


des figures nombreuses. Elles supposent en lui similitude, puisqu’il crée les choses semblables, et dissemblance, puisque rien absolument ne lui ressemble. Elles enseignent qu’il demeure immobile, dans un parfait repos, assis éternellement, et qu’il se meut, en pénétrant par sa vertu toutes créatures. Enfin elles lui donnent divers noms de pareille valeur.

II. Or, Dieu est appelé grand à cause de la grandeur qui lui appartient en propre, dont il fait part à tout ce qui est grand dans l’univers, et qui s’étend et déborde par-dessus toute grandeur ; parce qu’il embrasse tout lieu, qu’il dépasse tout nombre, qu’il excède toute infinité ; parce que sa plénitude suprême et sa magnificence débordent en nombreux bienfaits, qui, répandus sur toutes les créatures avec une profusion splendide, n’éprouvent aucune diminution, mais coulent avec la même surabondance, et loin de s’appauvrir, deviennent d’autant plus riches qu’ils sont plus largement départis. Cette grandeur est infinie, sans bornes, sans mesure, et elle éclate excellemment dans ses libérales communications à tous les êtres, qui ne sauraient toutefois y participer que d’une manière limitée.

III. On attribue à Dieu l’exiguité ou la subtilité, parce qu’il n’y a en lui ni masse, ni distance, et qu’il pénètre partout sans obstacle. De plus, la petitesse est l’élément et le principe de toutes choses, et vous ne trouverez absolument rien qui ne soit petit par quelque endroit. Quand donc cette qualité s’applique à Dieu, il faut comprendre qu’il s’étend facilement à toutes choses, qu’il les pénètre de sa présence et de son activité, qu’il atteint jusque dans les profondeurs de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles, et qu’il