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CHAPITRE XI.


propre, que quelques-uns ont nommés follement les dieux et les créateurs du monde, et qui n’étant que chimères, n’ont pu assurément être l’objet d’une vraie science, ni pour la génération qui les inventa, ni pour les générations postérieures. Mais nous disons que l’être en soi, la vie en soi, la divinité en soi, si l’on considère ces choses en Dieu, et comme principes et sous le rapport de la causalité, sont l’unique et souverain principe, l’unique et souveraine cause de tout. Si on les considère comme participées par les êtres finis, et comme perfections que l’incommunicable essence de Dieu leur transmet, elles sont la production même de l’être, de la vie, de la déification ; tellement que les choses qui y participent selon leur capacité propre, sont nommées avec vérité existantes, vivantes et divines. Et il en est de même des autres attributs. Voilà pourquoi l’on dit que le Dieu bon est l’auteur de ces formes, soit qu’on les examine en elles-mêmes, ou dans la totalité des êtres, ou dans les individus ; l’auteur aussi des choses qui entrent en participation de ces formes, soit intégralement soit partiellement. Mais est-il besoin de nous étendre plus longuement sur ce sujet, quand la plupart de nos pieux initiateurs enseignent que celui qui est par-dessus toute bonté, toute divinité, a créé la bonté même, la divinité même, et regardent ces formes essentielles comme un don qui procède de Dieu, et par lequel les choses sont constituées bonnes et divines, quand ils nomment beauté en soi cette émanation qui est l’essence de toute beauté soit générale, soit particulière, et qui rend les choses ou totalement ou partiellement belles ? Toutes ces locutions, et les locutions semblables qu’on emploie, ou qu’on peut employer, expriment les grâces providentielles qui