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Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/487

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LETTRE QUATRIÈME.

AU MÊME CAÏUS.


Argument. — Que Jésus-Christ est vraiment homme, parce que, Dieu, il a daigné prendre le vêtement de notre humanité.


Vous demandez comment Jésus-Christ, qui est supérieur à tous les êtres, se trouve naturellement rangé parmi les hommes ? Car en le nommant homme ici, on ne veut pas seulement dire qu’il soit le créateur de l’humanité, mais encore qu’il possède en réalité tout ce qui constitue essentiellement notre nature.

Je réponds que l’on ne circonscrit pas le Seigneur dans les limites de l’humanité : en effet, ce n’est pas un pur homme, puisque, comme tel, il ne serait plus l’infini ; mais véritablement homme, et épris d’une immense charité pour les hommes, au-dessus d’eux et comme eux tout ensemble, il a daigné revêtir sa majesté de la nature même de l’homme. Et néanmoins éternellement parfait, il jouit avec plénitude et dans une infinie abondance de son être infini ; de sorte qu’en s’abaissant jusqu’à notre substance, il lui a communiqué la supériorité de son être, et qu’il a fait les actions humaines d’une façon surhumaine. Ceci paraît en ce qu’une vierge l’enfanta miraculeusement, et en ce que l’eau s’affermit sous ses pieds de chair