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Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/121

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IV. — LES GHILZAIS

qui était accouru en toute hâte de Caboul, il se réfugia à la cour de Téhéran, avec l’enfant de Yakoub Khan, Mousa Djan.

Le petit Mousa est depuis des années l’espoir des patriotes : il promet un Ghazi[1]. Des gens de la cour exilée de Téhéran, passant à Péchawer, ont conté dans le bazar qu’il ne cesse de répéter à son oncle : « Mon oncle, déclarons la guerre aux Anglais : ou bien ils me tueront, ou bien je délivrerai mon père. » Le jour où il paraîtra, il sera porté sur le cœur de la nation. On dit que la main d’Ayoub est dans les derniers mouvements, qu’une lettre pressante à Yakoub est dernièrement venue de lui à Dehra-Doun ; que Mahommed Hassan Khan, gouverneur de Jellalabad sous Chir Ali, est allé visiter Yakoub à Dehra-Doun, Ayoub à Téhéran et est allé de là joindre les rebelles[2]. Mais la positon d’Ayoub à Téhéran fait intervenir dans la question la Perse, et par derrière elle la Russie. Ayoub Khan ne payerait-il pas volontiers de Hérat le secours de la Perse ? En 1880, il l’aurait fait certainement. À ce moment, courait à Caboul une chanson persane qui résumait toute la

  1. Ghazi, soldat de la guerre sainte.
  2. Pioneer, 27 avril 1887, dans le Times du 28.