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V. — LES AFGHANS DU YAGHISTAN

fort aux Bam Kheil. Au moment de l’annexion du Pendjab, il aida les Anglais, pour avoir leur appui contre ses sujets mécontents, et il se réfugia chez eux en 1857, ses sujets l’ayant chassé : il vécut longtemps à Péchawer avec une pension de trois roupies par jour.

À Péchawer, Mouqarrab entre en négociation avec les gens de Bouner, et s’assure l’appui des Amazais, avec lesquels il reprend Pandjtar en 1874 : ses ennemis font leur soumission. La Djirga, composée de quatre-vingts hommes, va le recevoir : on apporte un Coran pour jurer la paix : en ce moment, les Amazais font irruption dans la salle et toute le Djirga est massacrée. Chassé de nouveau, rétabli une fois encore en 1879, il perd, dans une nouvelle querelle avec les Bam Kheil, son fils unique, le vaillant Akbar Khan, qui fut pleuré des poètes, « belle fleur de Namir, devenue la poussière du désert ». Il achète contre les Bam Kheil les Amazais et les Gadouns ; les Bam Kheil achètent contre lui les Nourazais. Les Bam Kheil vont brûler sa capitale de Pandjtar ; lui, se fait livrer par des traîtres la place forte des Bam Khiel, Totalai. Les Bam Khiel, réfugiés sur la terre anglaise, reprennent bientôt l’offensive et la victoire, et le khan reprend à soixante-dix ans le chemin de l’exil, se réfugie chez les Anglais, qui le repous-