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LETTRES SUR L’INDE

c’est pour cela qu’il n’y a plus parmi les hommes ni science ni amour.

Le talab est à gauche de la route ; à droite sont quelques dalles, débris de quelque vieil édifice, peut-être d’un de ces palais hindous qui aiment toujours à se baigner dans un étang sacré. C’était, me dit le sifid rich, la maison de bain de Djemchid, son hammam. Cependant, en homme consciencieux et qui a le sentiment de la critique scientifique, il observe que la chose n’est point certaine et que rien ne prouve que le hammam ait été construit en même temps que le talab ; vous comprenez, on n’a pas trouvé de couteau.

Au delà du talab, sur la colline noire, se détache un village rouge, le Surkhai. Cette maison que vous voyez là-haut est célèbre dans tout le pays ; car c’est de là que, le 30 août 1837, à la bataille de Djemroud, Mohammed Khan, arbab du clan des Khalil, tira le fameux coup de fusil qui abattit Hari Singh, la terreur des Afghans, Hari Singh que Rundjet pleura si longtemps[1]. Le bienheureux fusil est gardé comme une relique dans la famille de l’arbab, au village de Teh-Kal.

  1. Voir plus haut, page 134.