Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
XII. — LA CONFESSION DU MOUNCHI

dogme, et, étant satisfait de ses réponses, lui a dit : « Ta foi est parfaite. » La sueur a inondé son front, son teint a jauni et son nez était tourné à gauche du côté de la Qibla[1]. C’est à ces signes que l’on reconnait qu’une âme est sauvée. On a beaucoup pleuré à son enterrement, car elle était aimée et respectée de tous ; elle avait enseigné le Coran illustre à toutes les filles du pays. Tout le monde dit que c’est une sainte et qu’Ibrahim est bien heureux et a lieu d’être fier d’avoir une mère qui est bouzourg. On vient prier et faire des vœux à sa tombe, et il s’y fera bientôt des miracles. »

IV

Quelques jours plus tard, Ibrahim entra tout rayonnant. Îl me dit : « Vous rappelez-vous, Sâb, ce que je vous disais : il vaut mieux supporter sans rien dire, et Dieu fera justice. Eh

  1. La qibla de La Mecque où se dirige tout fidèle pendant sa prière.