— Trop tard, répondit le Khatak ; cela ne me servirait plus de rien.
— Et pourquoi donc ? fit l’empereur. Quand je t’offrais rançon, j’avais deux petits toutis au gazouillement délicieux[1] : et qui n’avaient pas encore d’ailes : c’est pour eux que je voulais être libre. À présent ils se sont envolés.
L’empereur, touché, relâcha le Khan sans rançon et Khouchal se mit en route vers l’Indus. Il fit le premier jour trente milles, à partir de Delhi : le lendemain matin, le geôlier le retrouvait dans sa prison.
— Comment es-tu ici ? demanda l’empereur étonné ; je t’avais rendu la liberté.
— Je ne sais, répondit le Khan, non moins étonné ; je n y comprends rien moi-même. Puis, se rappelant la malédiction du cheikh :
— La main de Rahamkâr est sur moi ! s’écria-t-il.
Et il improvisa Le Gazal :
« À quoi bon me rendre la liberté, si le cheik ne me la rend pas ?… »
L’empereur écrivit à l’ermite pour lui demander le pardon du Khan, qui avait assez expié sa faute. Le cheikh pardonna et le Khan put enfin être délivré
- ↑ Deux petits perroquets, ses enfants cf., page 218.