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XIV. — DE LAHORE À PARIS

instruments du Radja sont encore là, et son Yantrasamanta regarde encore vers le pôle. L’on n’entend pas ici le beuglement des dieux et le murmure imbécile des hommes : on se sent seul avec la lumière et la brise du ciel, avec les étoiles invisibles, avec la pensée rêveuse d’une humanité plus haute. Et pourtant, qui sait si lui-même, le noble Radja, ne descendait point de sa tour d’ivoire pour aller porter son offrande à Anna Pourna, et, en s’en retournant, ne se sentait pas plus près de Dieu ?

Plus le dieu est impur, plus le prêtre est sublime.

IX

5 Novembre. Calcutta. — Ancienne capitale de l’Inde anglaise. Un vieil usage veut que le vice-roi retourne y danser tous les hivers.