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Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/64

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LETTRES SUR L’INDE

troupes, et quelques milliers d’indigènes, habitant le Sadder-Bazar, c’est-à-dire le grand bazar qui se forme autour de tous les camps, et où Tommy Atkins[1] est toujours sûr de trouver en abondance et à bon marché du whisky et des filles. Le reste forme l’administration, qui est assez nombreuse, Péchawer étant à la fois chef-lieu de district et de division, autrement dit de préfecture et de province[2]. Toute la population européenne est une population de fonctionnaires. Il n’y a pas un seul résident qui soit là par choix, pas un commerçant établi, pas un hôtel. Les touristes sont rares : Péchawer n’a pas bonne réputation, et d’ailleurs n’a pas grand’chose à montrer, rien qui vaille les dix-huit heures de chemin de fer qui la séparent de Lahore, le dernier point que tout touriste pur sang doit visiter. Aussi la vie de Péchawer est-elle assez maussade. De temps en temps un gros événement : la visite d’une troupe d’Australie qui vient jouer le Secrétaire intime par l’auteur de la Bataille de Dorking, ou la visite du général en chef, Sir Frederic

  1. Dumanet.
  2. La frontière afghane est divisée en six districts : Hazara, Péchawer, Kohat, Bannou, Déra Ismaïl Khan, Déra Ghazi Khan : les trois premiers districts forment la division de Péchawer ; les trois autres, celle des Déras (Derajat). Le district est administré par un Député-commissaire ; la division par un Commissaire.