Page:De Taurines - La nation canadienne, 1894.djvu/109

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métis français du Nord-Ouest, le gouvernement fédéral sévit contre les révoltés avec une sévérité qui put faire supposer qu’il poursuivait en eux les représentants de la race française plus que les rebelles. À la nouvelle du supplice de Louis Riel, la province de Québec tout entière fut unanime : libéraux et conservateurs oublièrent leurs querelles et, sous la direction d’un homme politique habile qui prit la tête du mouvement, s’unirent en un seul parti sous le nom de Parti national. Grâce à l’influence de l’auteur de cette fusion (M. Mercier, qui devint premier ministre de la province), la concorde dura quelques années. Mais la question Riel finit par tomber dans l’oubli, les luttes de parti reprirent, et ont eu dernièrement leur conclusion par la chute du cabinet Mercier, remplacé par M. de Boucherville.

Querelles de famille que ces luttes ; arrive de nouveau un danger, ou même l’apparence d’un danger national, tous les partis s’uniraient de nouveau.

Cette suprématie de l’élément français, les Anglais de la province sont bien obligés de la subir ; ils le font sans récriminations et, sauf quelques rares exceptions, se montrent satisfaits de la liberté absolue de conscience qui leur est laissée comme protestants, et de la part équitable, généreuse même, qui leur est faite dans la répartition des fonctions publiques. Un député anglais a beau s’écrier parfois dans l’Assemblée législative « que ce n’est pas par tolérance que la population anglaise se trouve dans la province de Québec et qu’elle y restera en dépit