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Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XI.djvu/169

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17-19.
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Traité de l’Homme.

du cerueau par le tuyau cg, & du muſcle D par dg, & les renuoye vers D par ef. Et penſez qu’encore qu’il n’y ait aucun paſſage euident, par où les eſprits contenus dans les 5 deux muſcles D & E, en puiſſent |ſortir, ſi ce n’eſt pour entrer de l’vn dans l’autre : toutesfois, pource que leurs parties ſont fort petites, & meſme qu’elles ſe ſubtiliſent ſans 10 ceſſe de plus en plus par ka force de leur agitation, il s’en échappe touſiours quelques-vnes au trauers des peaux & des chairs de ces muſcles, mais qu’en reuanche, il y en reuient touſiours 15 auſſi quelques autres par les deux tuyaux bf, cg.

Enfin voyez (Fig. 4) qu’entre les deux tuyaux bf, ef, il y a vne certaine petite peau hfi, qui ſepare ces deux tuyaux, & qui leur ſert comme de porte, laquelle a deux | replis h & i, tellement diſpoſez, que, lors que 20 les eſprits animaux qui tendent à deſcendre de b vers h, ont plus de force que ceux qui tendent à monter d’e vers i, ils abbaiſſent & ouurent cette peau, donnans ainſi moyen à ceux qui ſont dans le muſcle E, de couler tres promptement auec eux vers D. Mais, lors que 25 ceux qui tendent à monter d’e vers i ſont plus forts, ou ſeulement lors qu’ils ſont auſſi forts que les autres, ils hauſſent & ferment cette peau hfi, & ainſi s’empeſchent eux-meſmes de ſortir hors du muſcle E ; au lieu que, s’ils n’ont pas de part & d’autre aſſez de force 30 pour la pouſſer, elle demeure naturellement entr’ouuerte. Et enfin que, ſi quelquefois les eſprits contenus