Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/647

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Général Abbé du lieu dit la Meſſe pontificalement, & finit toute la cérémonie par une proceſſion au lieu du cercueil, où il bénit pour la derniére fois les cendres du Défunt. Après que le gros de la foule fut écoulé, les principaux amis de M. Deſcartes allérent joindre les Religieux de la maiſon, & leur préſentèrent les titres & les procez verbaux de toute l’hiſtoire de cette fameuſe tranſlation, avec les certificats en bonne forme, du Père Viogué (du 9 de May 1667, à Rome), de feu M. Chanut l’Ambaſſadeur, de M. Clerſelier, & de Meſſieurs Chanut, fils de l’Ambaſſadeur, concernant la catholicité de ſa Religion, l’intégrité de ſes mœurs, & l’innocence exemplaire de ſa vie. Ils y joignirent auſſi une lame de cuivre, où ils avoient fait graver la même hiſtoire parfaitement bien circonſtanciée, avec les noms de toutes les perſonnes qui y avoient eu quelque part. L’Abbé & les Religieux renfermérent la lame de cuivre dans le cercueil en préfence de ces amis ; & aprés qu’on l’eut ſcellé & barré, ils portèrent les titres, les procez verbaux & les certificats, dans les archives de l’Abbaye. Celuy qu’on attendoit de la Reine de Suéde ne put venir aſſez tôt, pour être compris dans la même cérémonie. On ne le reçut qu’au mois de Septembre ſuivant, parce que la Reine ne s’étoit trouvée en état de l’écrire de ſa main, que le xxx jour d’Août dans la ville de HambourgErreur de référence : Balise <ref> incorrecte : les références sans nom doivent avoir un contenu.. On le mit à la tête des autres,

a. Baillet avait donné, au commencement du même chapitre, un

extrait du certificat de la reine :

« Voicy les termes auſquels ſa Majeſté voulut s’en expliquer, douze ans aprés, par vn certificat ſigné de ſa main : Nous certifions même, par ces préſentes, que ledit ſieur Deſcartes a beaucoup contribué à nôtre glorieuſe converſion, & que la Providence de Dieu s’eſt ſervie de luy & de ſon illuſtre ami le ſieur. Chanut, pour nous en donner les premiéres lumières, que ſa grace & ſa miſéricorde achevèrent après, & pour nous faire embraſſer les véritez de la Religion Catholique, Apoſtolique, & Romaine. La Reine fut bien aiſe de donner ce témoignage au Public, afin de le faire paſſer à la Poſtérité, parce qu’il s’agiſſoit de proteſter ſolennellement en faveur de la Vérité. Mais dans ſes converſations particulières [Poiſſon. Rélat. Mf. defon entret. avec la Reine de Suède » d Rome, en i6yj], où l’on fçait qu’elle affefloit de parler toujours fort » froidement de ceux qu’elle eftimoit le plus, fur tout depuis qu’elle eût » fixé fa demeure en Italie, elle fe contentoit de déclarer que : la facilité » avec laquelle elle s’ètoit rendue à plufieurs difficultés^, qui l’éloignoient » auparavant de la Religion des Catholiques, ètoit due à certaines chofes » qu’elle avoit oûy dire à M. Defcartes. » (Loc. cit., t. H, p. 433.) rhose plus importante, Baillet parle de « certains petits mémoires �� �