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le p’tit gars du colon

Il riait ; la mère souriait.

L’homme ne tarissait pas : il s’attardait, savourait son bonheur.

La femme insista doucement :

— Va chercher les petits frères.

— Tiens, tiens, c’est vrai…

De quelle extase revenait ce travailleur des grands espaces déserts pour qui le monde entier tenait dans son foyer ?

∗∗∗

Les deux endormis avaient quitté la couchette. De se frotter les paupières, les yeux leur piquaient : le sommeil était loin.

Et puis certainement, il y avait là-bas, du côté du grand lit, quelque chose d’inaccoutumé, quelque mystère. Nos jeunes braves s’avançaient donc, voulant s’enquérir… Curiosité plus qu’obéissance ; mais ils venaient.

Vont-ils se présenter au bébé, fraîchement arrivé ?

D’abord Aimé, « mon plus vieux », disait le père. Il n’avait que quatre ans !

Et derrière Aimé, craintif un peu, lui, devant l’inconnu de ce berceau qu’il ne se souvient pas d’avoir occupé — voilà pourtant de cela pas tout à fait deux années —, Théodule, un blondinet rose et joufflu qui bégaie des petits mots charmants.

À qui lui demande : « Comment se nomme le pe-