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PRÉFACE.

pent d’archéologie, de géographie et d’ethnographie comparées, y trouveront des documents précieux sur l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie, l’Inde, sur les habitants primitifs de l’Ibérie, de la Gaule, des îles de Corse, de Sardaigne, de la Sicile, etc.

Quelquefois les détails en apparence les plus insignifiants reçoivent une importance réelle et inattendue. L’auteur se montre toujours habile et ingénieux lorsqu’il fait ressortir des moindres causes les plus grands effets.

Savez-vous à quoi il attribue l’immense population de l’Égypte, ainsi que le grand nombre d’ouvrages et de monuments qu’on y admirait ? le voici :

« Ils (les Égyptiens) pourvoient à l’entretien de leurs enfants sans aucune dépense et avec une frugalité incroyable. Ils leur donnent des aliments cuits très simples, des tiges de papyrus, qui peuvent être grillées au feu, des racines et des tiges de plantes palustres, tantôt crues, tantôt bouillies ou rôties ; et comme presque tous les enfants vont sans chaussures et sans vêtements, à cause du climat tempéré, les parents n’évaluent pas au delà de vingt drachmes (un peu moins de vingt francs) toute la dépense qu’ils font pour leurs enfants jusqu’à l’âge de la puberté. C’est à ces causes que l’Égypte doit sa nombreuse population ainsi que la quantité considérable d’ouvrages et de monuments qu’on trouve dans ce pays. » (Livre I, chap. 80.)

Diodore doit être le principal guide pour ce qui concerne l’histoire de la Sicile depuis Gélon jusqu’à Agathocle, et les premières guerres des Carthaginois avec les peuples d’origine grecque. C’est la source primitive pour tout ce qui est relatif à l’histoire d’Alexandre le Grand et de ses succes-