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Page:Diodore de Sicile - Bibliothèque historique, Delahays, 1851.djvu/9

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ix
PRÉFACE.

l’économie, le plan et le but de son ouvrage : il voulait être tout à la fois utile et agréable.

« En examinant, dit-il, les travaux de nos prédécesseurs, nous leur avons rendu toute la justice qu’ils méritent ; mais nous avons pensé qu’ils n’avaient pas encore atteint le degré d’utilité et de perfection nécessaire. Car l’utilité de l’histoire réside dans un ensemble de circonstances et de faits très nombreux et très variés ; et pourtant, la plupart de ceux qui ont écrit l’histoire, ne se sont attachés qu’au récit des guerres particulières d’une nation ou d’une seule cité. Un petit nombre d’entre eux ont essayé de tracer des histoires universelles depuis les temps anciens jusqu’à l’époque où ils écrivaient. Et parmi ceux-ci, les uns ont entièrement négligé la chronologie, les autres ont passé sous silence les faits et gestes des Barbares ; d’autres ont évité, comme un écueil, les temps fabuleux ; d’autres enfin n’ont pu achever leur œuvre, enlevés au milieu de leur carrière par l’inexorable destin. Aucun d’entre eux n’est encore allé plus loin que l’époque des rois macédoniens ; ceux-là ayant fini leur histoire à Philippe, ceux-ci à Alexandre, et quelques autres aux successeurs de ces rois. Depuis cette époque jusqu’à nos jours il s’est passé bien des événements qu’aucun historiographe n’a encore tenté de rédiger et de mettre en ordre ; tous ont reculé devant l’immensité de cette tâche.

Après avoir réfléchi à tout cela, nous avons jugé à propos d’entreprendre cet ouvrage dans le but d’être utile et le moins fastidieux que possible pour le lecteur.

Comme l’exécution d’un projet si utile demandait beaucoup de travail et de temps, nous y avons employé trente