Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sept francs la colonne. » Cela valait la peine, évidemment. Le Figaro, un tout petit journal, était dirigé à cette époque par Henri de Latouche, Berrichon, écrivain lui-même, fort médiocre, et poète, si l’on ose s’exprimer ainsi, qui n’avait guère de talent pour son compte personnel, mais qui eut le mérite de comprendre ou de deviner celui de quelques autres. On lui doit la première édition d’André Chénier et il fut le parrain de George Sand : ce sont des titres. Donc il asseyait l’apprentie à l’une des petites tables où se confectionnait le journal. Mais elle n’avait pas la vocation. Vous savez quel est le grand principe en matière d’articles de journaux : les plus courts sont les meilleurs. Aurore était déjà au bout de son papier, qu’elle n’avait pas encore commencé. Le mieux était de ne pas s’obstiner. Elle renonça au dernier des métiers, si lucratif qu’il pût être.

Mais elle ne pouvait ignorer qu’elle eût le don. Elle le tenait de ses ascendants. C’est ici la meilleure part de son atavisme. Si haut qu’on remonte et dans quelque branche que ce soit