Page:Dubois - Tombouctou la mystérieuse, 1897.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
L’EMPIRE SONGHOÏ

Telle est l’histoire du fondateur de la deuxième dynastie qui règne de 1355 à 1492 et compte dix-huit rois[1].

Affranchi de la domination du Mali par Ali Kolon, le Songhoï reprend l’existence paisible qu’il paraît avoir menée dans les siècles précédents. La chronique dit en effet : « Les Sunni, à l’exception de leurs deux derniers représentants, s’en tinrent au patrimoine national, et leurs États se composaient des habituels pays songhoïs. »

Avec Sunni Ali (1464-1493) l’histoire prend une subite ampleur. Nous allons voir maintenant le Songhoï sortir de ses limites premières, le nord de la boucle et l’est du Niger occidental, et se développer en un empire d’une étendue telle que n’en vit jamais l’Afrique occidentale.

Sunni Ali est un soldat seulement, et un vrai soldat nègre, qui marche de conquête en conquête, absorbant toute la population dans la guerre, lui-même absorbé uniquement par elle, sans songer à organiser et à créer une œuvre durable. C’est un soudard, préoccupé d’abord de butin et de prisonniers, puis de tributs à percevoir. Néanmoins son règne est capital. Sa lance promenée de l’est à l’ouest vingt ans durant, trace les fondements de la grandeur songhoï. Inconsciemment, il est vrai ! Mais la tâche étant ainsi préparée, un organisateur viendra qui, rapidement, mènera à son apogée la puissance, la gloire et la prospérité du Songhoi.

  1. Sunni Alikolon, Sunni Suliman Naré, Sunni Ibrahim Kobia, Sunni Osman Kanava, Sunni Barkaïna Ankabi, Sunni Moussa, Sunni Boukari Dianka, Sunni Boukar Dalla Bougoumba, Sunni Marikiri, Sunni Mohammed Dâou, Sunni Mohammed Kokia, Sunni Mohammed Barro, Sunni Maré Kollighimon, Sunni Maré Arcouna, Sunni Maré Ardhan, Sunni Suliman Dami, Sunni Ali, et Sunni Barro (aussi Boukari Daô).