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ÉPILOGUE

Joe Allard et Marie-Louise Bernier sont mariés depuis plusieurs années.

Ils se sont établis, dans un charmant village sur la rive sud du fleuve St-Laurent, car Joe ne pouvait supporter la pensée de demeurer à Beauport.

Mde Bernier demeure avec eux. Elle est aussi heureuse qu’elle ne pourra jamais l’être dans ce monde. Les bonnes gens de Beauport ne comprirent jamais très bien ce qui était arrivé dans la famille Bernier. Le père Laplante fut un des plus étonnés. Il se disait en lui-même.

— Je pensais que c’était elle qui était folle, et tout le temps, c’était lui qui n’avait pas sa raison. C’est bien étrange cela.

Quant au beau Théophile, il fut tant soit peu déconcerté, mais il se consola bientôt en faisant la cour à une jolie brunette nouvellement arrivée dans le village et se décida enfin à l’épouser, ce qui fit maugréer le bonhomme, car la fillette n’avait pas le sou. Enfin il se résigna, et son fils lui en sut gré.

Nos amis de New York sont toujours les mêmes.

Le charmant cottage de Mde Prévost a subi le sort commun. On l’a démoli il y a un an, et les Prévost habitent maintenant un beau flat, mais la bonne dame qui engraisse toujours, et devient de plus en plus essoufflée, se plaint beaucoup des escaliers.

Emma Bonneville n’est pas elle encore mariée, malgré l’abondance des prétendants.

Elle a trop aimé Joe Allard pour l’oublier facilement.

Mais la pensée qu’il est vraiment heureux, et que ce bonheur est son ouvrage à elle, a été jusques à présent sa plus douce consolation.

FIN.