Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/151

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La paix cependant règne dans les tentes des brigands,
La sécurité chez ceux qui provoquent le Très-Haut,
Qui portent leur dieu dans leur main[1].



    Interroge les animaux, ils seront tes maîtres[2] ;
Questionne les oiseaux du ciel, ils te donneront des leçons.

Parle à la terre, et elle l’enseignera ;
Les poissons eux-mêmes te répéteront tes discours.

Qui ne sait, parmi tous ces êtres,
Que le bras de Dieu a fait l’univers,

Qu’en sa main est l’âme des êtres vivants
Et le souffle de tous les humains ?
 

  1. ’est-à-dire, qui ne reconnaissent d’autre dieu que leur violence. Dextra mihi deus (Énéide, X, 773).
  2. Job reprend ici la pensée qu’il avait exprimée dès les premiers mots de son discours, et va prouver que la doctrine de Sophar n’a rien de rare, ni de merveilleux.