Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/243

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Voilà que j’ouvre la bouche,
Ma langue articule des mots sous mon palais.

Mes paroles expriment la droiture de mon cœur,
Mes lèvres diront franchement ce que je pense.

C’est l’esprit de Dieu qui m’a fait,
C’est le souffle du Tout-Puissant qui me vivifie.

Si tu le peux, tu me répondras ;
Prépare tes arguments, tiens-toi prêt.

Devant Dieu, je suis ton égal,
Moi aussi j’ai été tiré de la boue.

Mes terreurs du moins ne t’épouvanteront pas ;
Et le poids de ma majesté ne t’écrasera pas[1]
 

  1. Allusion à une des pensées que Job allègue le plus fréquemment, savoir que sa défense n’est pas libre, et que la partie n’est pas égale entre lui et Dieu, celui-ci l’écrasant par des terreurs et par des visions qui lui ôtent sa présence d’esprit.