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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/83

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cet ordre de phénomènes la cause immédiate échappe complètement, furent une source féconde d’êtres divins. Rien de semblable dans le poème de Job. Les nuages et ce qui est au-dessus sont le séjour et le domaine spécial d’un être unique, qui de là gouverne toute chose. Le sont ses réservoirs, ses arsenaux, les pavillons où il réside. De là il conduit les orages et les fait servir à son gré de récompense ou de châtiment[1]. La foudre, en particulier, est toujours envisagée comme une théophanie : elle signale la descente de Dieu sur la terre ; le bruit du tonnerre, c’est la voix de Dieu ; l’éclair, c’est sa lumière ; la flamme électrique, ce sont les traits lancés par sa main.

  1. Voir surtout la fin du discours d’Elihou (p. 159 et suiv.), qu’on peut regarder comme un vrai cours de météorologie sémitique. La manière dont tous les phénomènes naturels sont rapportés, dans ce curieux passage, à Dieu comme à leur agent unique, au moyen du pronom affixe de la troisième personne, est singulièrement remarquable.