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la danse macabre


— Comme II avait promis au père de nos pères
En sa postérité pour les siècles sans fin :
 Saint est le nom de mon Sauveur.


 Et j’entends les damnés eux-mêmes :
 — Gloire à Lui qui seul est amour !

Et la main de l’enfant sur mon front s’est posée.
Un amour hier inconnu me ressuscite,
C’est de ce matin-ci qu’enfin je me sens né !
Un cœur, un cœur d’enfant, un cœur tout neuf m’habite,
L’amour me ressuscite et me voilà sauvé.
Je sens un besoin fou de crier : Je t’adore,
Ô mon Dieu je t’adore, emporte-moi, prends-moi ;
Salut, jour inédit, salut, nouvelle aurore,
Nulle aurore ne fut aussi belle que toi !

Je me réjouirai avec les fleurs des bois,
Avec le ciel, la terre, et toute la nature ;
J’ai faim de n’être plus qu’une docile voix,
Dans l’humble et triomphal concert des créatures,
Et je chante de tout mon cœur pacifié,
Avec des larmes d’allégresse plein les yeux :

 Notre Père qui êtes aux cieux,
 Votre Nom soit sanctifié !


FIN