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la danse macabre


Et dessèche mes yeux, et meurtris mes mains creuses
 Sur des besognes dédaignées.
Allez, ô sœurs, allez : vos fêtes amoureuses.
Je n’en ai point rancœur, et pleure et c’est sur vous,
Impénitentes sœurs qui vous rêvez heureuses,
Car il est dans mon cœur scellé, le vrai bonheur.

Le squelette jetant Cendrillon sous son bras
Lui tord le cou, et la voix théâtrale, il crie :
— L’aiguille échappe enfin aux doigts endoloris ;
Sous la lampe tarie elle se penche et meurt :
 Couic !

 Les jeunes filles : — Au meurtre ! horreur ! —
Le squelette : — Pas peur, ayez pas peur, mes belles
 Car, qu’est-ce qu’est là ?
 C’est Polichinel mesm’zelles,
 Pan ! qu’est-ce qu’est là ?
 C’est Polichinel que v’la !
Polichinelle, Amour : les cornes et les ailes !

 Et les jeunes filles en chœur,
 Entourant le monstre lui crient :
 — Amour, amour, fléau des cœurs,
 Apporte-nous vite un mari !

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