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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/126

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SUR LE SOL D’ALSACE

que plaisir ; son frère l’invite à Carlsruhe, mais il ne répond pas à ces avances.

Il doit, comme Wilhelm, continuer ses études dans la ville universitaire, et Louise s’effraie de ce départ. Reviendra-t-il également imbu de pangermanisme ?


Le mois de juillet passa. Le soleil fit chanter les cigales. Août vint avec ses orages qui secouèrent les sapins les plus hauts. Septembre arriva et les propriétaires visitèrent leurs treilles dont les raisins se doraient avec de prometteuses transparences.

Wilhelm soudain changea. Ses gestes perdirent de leur brusquerie. Une douceur coulait de sa voix et une vie nouvelle sortait de ses regards. Il avait pour sa mère des attentions charmantes, et cependant Louise le sentait plus loin d’elle… Il n’invitait plus d’amis et n’en paraissait pas moins joyeux. Il allait plus souvent à Saverne et, quand il en rentrait, un rêve sans limite semblait lui élargir les yeux.

Louise eut peur. Un jour qu’elle le surprit, tout absorbé dans le crépuscule automnal, elle