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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/129

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SUR LE SOL D’ALSACE

Louise pâlit. Elle ferma les yeux et de ses deux mains s’appuya fortement aux bras du fauteuil dans lequel elle s’enfonçait.

Elle demanda faiblement :

— Il te l’a dit ?

— Oh ! non… mais je le sais…

Un mouvement instinctif de défense la secoua soudain, et se redressant, elle s’écria :

— Tu ne crois pas au moins que je l’aie excité ?

— Oh ! maman !

Cette protestation bondit des lèvres du jeune homme avec tant de sincérité que Louise fut rassurée aussitôt. Il n’accusait pas sa mère. Il continua :

— Je comprends même maintenant combien tu as souffert, car toi non plus, tu n’es pas bien allemande encore, malgré nous, malgré papa et ton entourage…

II ne la vit pas le regarder, étonnée, presque heureuse… Un Allemand savait enfin qu’elle souffrait… et c’était son fils… Elle l’écoutait :

— J’ai pensé souvent à toi, me demandant pourquoi les Alsaciens ne voulaient pas être