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SUR LE SOL D’ALSACE

deviné, et ce n’était pas difficile !… Elsa, depuis quelque temps, s’enfermait souvent dans sa chambre… ton fils venait beaucoup plus que d’habitude me dire bonjour… Elsa se montrait alors toute rougissante. Ils allaient au tennis… je les regardais partir… Elsa toute timide… Wilhelm comme attendri… J’ai vécu cette période-là !… elle est délicieuse… la petite ne disait rien… j’ai fureté dans ses tiroirs… et, dans un, les initiales de ton fils se voyaient, brodées sur du bleu, du rouge… Es-tu convaincue maintenant ?

Et Clara riait de plus belle en se penchant vers Louise. Elle continua :

— N’avons-nous pas brodé de ces choses que le cher aimé portait sur son cœur ? Je ne savais plus qu’inventer pour Max ! et des fourreaux de fleurets… et des pochettes de toutes sortes décorées de myosotis !… Ah ! cela me rajeunit ! je suis bien heureuse !… et toi ?… Il va en traîner des soies dans la maison !… et des cartes postales !… Hein ! nos enfants !… est-ce une chance !… notre amitié est bénie…

Et, trépidante, elle virait, voletait avec des